Originaire de la ville italienne de Catane, Rossella Fiamingo, est championne du monde sortante d’épée féminine individuelle, titre qu’elle a remporté deux années de suite. Elle est l’une des seules femmes, avec Laura Flessel-Colovic (FRA) et Mariann Horvath (HUN), à avoir enlevé plusieurs titres mondiaux dans cette épreuve. Âgée de 24 ans, Rossella Fiamingo poursuit des études de nutrition à l’université de Catane. Elle est par ailleurs diplômée de piano.
Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts en escrime ?
Je me souviens que j’étais l’une des plus lentes à assimiler les exercices et mes leçons s’achevaient souvent quelques secondes après avoir commencé, car mon professeur, exaspéré, me renvoyait à ma place. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, mais par la suite, j’ai appris à observer. Quand mes amies étaient à l’oeuvre, je faisais un effort pour essayer de comprendre ce que je faisais de travers. Et quand j’ai enfin saisi, les cours ont commencé à durer plus longtemps et à être plus agréables.
Vous avez remporté le titre de l’épée individuelle aux Championnats du monde de Kazan 2014 et de Moscou 2015. Qu’attendez-vous des prochaines compétitions de 2016 ?
On est encore loin de la dernière compétition qualificative, mais c’est celle que je vise. L’important, c’est de se qualifier pour les Jeux de la meilleure façon possible. 2016 n’a pas très bien démarré, mais les compétitions importantes sont encore devant nous et je peux encore corriger quelques petites choses.
Que pensez-vous de la série du Grand Prix d’Escrime après y avoir participé, et de l’exposition médiatique plus importante grâce à Euronews et Eurosport ?
La présence constante des médias lors des épreuves du Grand Prix de la FIE constitue vraiment une avancée importante. Notre sport est fantastique et c’est dommage que le grand public ne puisse pas le voir devant sa télévision. Mais nous pouvons aller plus loin encore, peutêtre avec davantage de publicité. Et davantage de rediffusions afin que ce soit facile de regarder de l’escrime. Certes, on n’en verra jamais autant que de football en Italie, mais l’escrime peut devenir aussi populaire que le tennis. Je crois que nous sommes sur la bonne voie.
Vous avez terminé septième aux Jeux olympiques de Londres 2012. Quelles sont vos ambitions pour Rio 2016 ?
En 2012, je savais qu’un podium était possible, mais rien que le fait d’être présente était déjà une victoire. Aujourd’hui, en tant que double championne du monde, je me dois de me qualifier, et aussi de gagner une médaille. Je ne vais pas à Rio pour participer. Je ne me régale que quand je gagne et je serai plus que ravie si je suis sur le podium, quelle que soit la couleur de la médaille. Mais finalement, si jamais j’en arrive là, je suis tout à fait certaine que l’important, ce sera de gagner l’or !
Pouvez-vous nous parler un peu de votre programme d’entraînement, de sa fréquence et de votre alimentation ?
Je m’entraîne cinq fois par semaine, matin et aprèsmidi. Je fais deux ou trois séances de préparation physique par semaine, cinq ou six d’escrime et je fais souvent des exercices à deux. Une fois ou deux, je prends une leçon et quand je ne me prépare pas, j’adore courir. J’ai suivi un régime une fois, mais je sais maintenant ce qu’il faut manger ou pas (je suis des études de diététique). J’aime beaucoup le régime méditerranéen et c’est celui qui me convient le mieux. Je ne me pèse pas car je sais comment me restreindre. J’aime la bonne nourriture et je ne suis pas une athlète classique, qui ne mange jamais rien de sucré. Ça m’arrive, mais avec modération.
Comment se passe votre vie sociale lorsque vous ne vous entraînez pas ?
Lorsque je ne m’entraîne pas, j’aime bien me détendre. Je joue du piano, je lis et je dors beaucoup pour récupérer de l’énergie. Parfois, juste après l’entraînement, je suis pressée de me changer pour sortir avec des amis, aller au cinéma ou danser.
Avez-vous déjà été confrontée à une situation difficile en sport, ou dans la vie, qui a affecté votre carrière sportive ? Si oui, comment avez-vous surmonté cette épreuve ?
Malheureusement, il y a toujours de mauvaises passes. Personnellement, il y a très peu de chances que des problèmes privés puissent avoir une influence sur mes résultats, car je sais faire la part des choses. Il est normal de traverser des périodes difficiles dans ma discipline (accidents ou autres), cela a été le cas pour moi notamment les années où j’ai gagné des médailles importantes. J’ai surpassé ces problèmes en faisant preuve de détermination, en ayant confiance en moi et en positivant. Au bout du compte, l’amour que vous mettez dans ce que vous faites et le travail acharné finissent toujours par payer. Il faut être positif et tôt ou tard… tout vient à point à ceux qui savent attendre.